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SAMBA - Entre mon boss et le Brésil

1- Qui s’y frotte, s’y mouille !

Albane

 


♫ Samba

Samba (De Janeiro)

Samba, samba (De Janeiro)

Samba (De Janeiro)Sempre assim

En cima, en cima, en cima, en cima ♪[1]

 

Le voyage de ma vie ! La foule qui se presse, les corps en sueur qui se frottent les uns aux autres, le sourire sur toutes nos tronches de cakos. C’est ça, les vraies vacances ! J’ai perdu ma Colique de vue, mais je suis certaine qu’elle s’envoie en l’air quelque part, ou qu’elle n’est pas loin. Laureen est débrouillarde, je ne suis pas inquiète. De toute manière, si on l’emmerde un peu trop, elle est capable d’arracher les couilles du type ou des types à mains nues. Ça, c’est la légende qui la suit depuis le lycée... Personne n’a jamais tenté de vérifier l’information. On dit aussi qu’elle aurait combattu avec un ours en pleine forêt, et que depuis l’esprit de ceux-ci serait en elle, suite à sa victoire, mais ça, je suis quasiment certaine que c’est faux.

 

♪ Sempre assim

Em baixo, em baixo, em baixo, em baixo

Sempre assim

Em cima, em cima, em cima, em cima

Sempre assim

Em baixo, em baixo, em baixo, em baixo ♫

 

Nous en étions donc au Brésil. Chaleur, paillettes, joie, et bonne humeur. On devait partir à Londres, (concept totalement différent !), mais Laureen m’a fait la surprise du lieu la veille du départ. C’est elle qui s’était occupée des réservations. C’était le rêve de ma vie de venir ici, et si j’avais dit oui à l’Angleterre, c’était uniquement dans le but de lui faire plaisir. Du coup, oui, oui, je vous vois venir... je suis un peu ingrate à l’affubler d’un surnom aussi méchant, mais ce n’est pas ma faute. Elle s’appelle Laureen Clolique. Et ça la suit depuis le collège. Elle kiffe. Elle dit que ça fait chier les gens, ce qui est de circonstance... En plus, elle est attachiante, du coup ça matche plutôt pas mal avec son trait de caractère.

 

J’en reviens à mon état euphorique lié à l’ingurgitation d’un nombre incertain de verres. Je plane. Je plane complet, mais je suis assez consciente de moi pour profiter. Hors de question de louper une minute de ce voyage. Trois semaines au Brésil, je n’aurais pas pu demander mieux ! Surtout que je me fais passer pour malade au boulot (une courante énorme, pour le coup) depuis deux jours. Ça coinçait un peu l’acceptation pour la pose des vacances. Je leur donne tout depuis six mois et j’avais pas mal d’heures sup à récupérer. J’accepte de bosser jusqu’à pas d’heures pour boucler des dossiers et on me dit non pour seulement deux jours de plus. Juste non. Des mois de loyauté, de sérieux, pour un NON, pour deux jours. Ben ma foi, j’ai le conduit anal faussement dilaté. On rentre demain, ensuite retour au taf. J’ai pas envie. Plus envie. Ça m’a juste donné la motivation nécessaire de défoncer mon chef.

 

♪ Samba (De Janeiro)

Samba (De Janeiro)

Samba (De Janeiro)

Samba, samba (De Janeiro)

Samba ♪


Je crie, je saute, je tourne sur moi-même, et je meurs. Enfin non, mais c’est du pareil au même. Mon cœur vient de jaillir hors de ma poitrine. Je crois que c’est possible si on considère le coup de foudre comme étant l’éclatement du cœur. Métaphoriquement parlant, ça passe crème, en tout cas ! Je défaille ! C’est qui ce mec ?! Blond, des yeux bleu électrique de fou, un corps à s’en faire péter la vulve sur le sol. Il est canon ! Et c’est pas l’alcool qui parle ! Chauuuuuuuuuuuuuud ! En plus, je me retrouve – promis ceci est involontaire – collée à lui. Chaaaaaaaaaaaaaaaaleur ! Je vais fondre ! Mais assez de métaphores pour cette nuit ! Hypnotisée par l’océan entier que ses iris semblent posséder, je me trouve conne, là tout de suite. Mais au Brésil, faisons comme les Brésiliens, et dansooooooooooons ! Il joue le jeu, danse l’arrocha comme un dieu, cette danse sensuelle brésilienne. Nos jambes, entremêlées, pas besoin d’avoir suivi des cours d’anatomie pour deviner qu’il est en érection, et bien fourni l’animal !

 

Du calme, Albane, tu vas te consumer !

 

On danse sans un mot, s’échangeant juste des sourires incendiaires, une bonne heure durant (tiens, comme avec mon boss, mais on y reviendra), je le sais puisque j’ai une montre, ah, ah ! J’ai frotté tout ce que j’ai pu, histoire d’être bien sûre de terminer la nuit avec lui. C’était le plan de ma nuit. Ras-le-bol d’être sage. Oui, je suis une femme sage. Oui, c’est ennuyeux. Oui, je fais partie de la team qui pense que mon vagin ne verra que l’homme de ma vie. Oui, j’ai croisé plusieurs hommes de ma vie... Je n’y peux rien, la Terre est vaste, je n’ai pas de boussole. L’envie de réussir mon couple est forte, oui, mais lorsque ce n’est pas réellement réciproque, quoi faire... ? Donc oui, je suis sage. Et j’en ai ras la raie. Donc le plan est de sauter sur l’homme suédois, aussi bien foutu qu’un mannequin mondialement reconnu. Je me colle autant que je peux à lui, danse sensuellement, touche ses pectoraux en acier, ou presque, ça donne l’image d’un corps magnifiquement sculpté. Et donc, je ne finirai pas ma nuit toute seule ! Faut dire que coco n’a pas été très farouche...

 

Sauf que c’est parti en sucette.

Là, maintenant.

C’est fait.

La catastrophe.

 

Un mouvement de foule phénoménale nous a séparés ! Sur le coup, j’ai ri à être entraînée au loin par un groupe de nanas hystériques, mais j’ai moins rigolé lorsque j’ai remarqué qu’il ne me suivait pas !

 

Et donc là, je le cherche depuis quinze minutes. Finito le rêve du brésilien ou pas brésilien, d’ailleurs. Un Suédois, sans doute ! Au final, rien, je ne le trouve nulle part. Il ne me reste que la sensation de son membre viril contre ma jambe. Merde ! Dépitée, je m’évertue à scruter chaque visage[2] pour remettre la main sur lui, mais rien. Rien de rien de rien de rien du tout.

 

Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde !

 

J’attrape finalement mon iPhone dans mon sac et envoie un message à Laureen pour savoir où elle est. La réponse ne tarde pas :

 

>> Je me ressape et j’arrive. Désolée, besoin urgent de baiser assouvi.

 

Je la déteste, mais à un point ! Non, mais c’est vrai quoi, il est où mon Suédois brésilien ?! Et pourquoi, elle, elle n’a pas cette notion de Prince charmant inscrit dans son cerveau, mais un Prince dans chaque port ? La faute aux contes de fées à la con de notre enfance ça ! On nous fait miroiter le mec génial, romantique, fort, courageux, et au final, on tombe sur Bébert, alcoolique depuis huit générations, qui te saute tous les trente-deux du mois, s’il ne loupe pas le trou. J’exagère ?! Siiiiiii peu ! Je ne demande même pas le Prince charmant de mes ovaires, là ! Mais juste mon Suédois à la poutre tendue.[3] J’aurais envie de pleurer. Il m’a fait et me fait toujours un effet[4] de dingue ! Je le cherche encore, le temps à l’autre chaude du string de me retrouver, mais personne. Il est parti, ou alors il se frotte à une autre. Intolérable.

 

Sale tarée possessive !

C’est MON suédoiiiiis !

 

Une main se pose sur mon épaule, fébrile, je me retourne, certaine que le Karma me rend ce que je donne de positif au quotidien à l’univers. Mon sourire s’étiole lorsque je comprends que ce n’est que ma Colique.

— Cache ta joie, pétasse... grogne-t-elle en souriant.

— Désolée, je croyais juste que c’était quelqu’un d’autre.

— Quelqu’un d’autre au pénis surdimensionné ?

— Ouais.

— Aux yeux attirants ?

— Oui !

— Au corps parfaitement musclé ?!

— Ouaisssssss ! Tu l’as vu ?!!

— Non. Mais c’est toujours comme ça que tu les décris, ces hommes parfaits... Je n’en ai jamais croisé un.

— Connasse.

— Ben, c’est vrai !

 

Oui, c’est vrai, mais habituellement, ils ne s’intéressent pas du tout à moi ! Là, j’ai un ticket, comme dirait mon arrière-arrière-grand-mère. Je secoue la tête pour tenter de supprimer l’image de cet Apollon, comme si mon crâne était une ardoise magique...

 

— Crois-moi, cette fois, il était bien parfait. Chienne de vie !

 

Fin du rêve d’une nuit, Cendrillon peut bien aller se faire foutre avec ses espoirs de Prince charmant, car il n’a laissé aucune chaussure derrière lui. Ce n’est plus un Disney mon histoire, mais un thriller ! Si ça se trouve, il gît dans une ruelle, allez savoir...

 

Laureen perçoit mon désespoir, car elle se cale devant ma trogne tandis que je cherche encore désespérément l’homme. J’en reviens à son regard post-baise, je l’ai déjà dit, mais je la déteste cordialement pour ça, et la voilà qui ouvre la bouche :

— Il n’y a pas assez de mecs au mètre carré ?

— Siiiiiii, mais lui, il était PARFAIT !

— À ce point... Comment... tu peux perdre le mec de tes rêves en deux minutes ? Je ne peux pas te laisser seule un instant, hein !

 

Elle n’a pas tort, j’ai une poisse phénoménale en matière de relation. Sauf qu’avec lui, mon cœur faisait bang-bang correctement. Du moins, la passion est là, le coup de foudre tant espéré aussi. Jetant un dernier coup d’œil désabusé à la foule, rien à faire : il est parti. Laisser tomber est finalement ma seule option. Ça ou engager un détective privé que je payerai à coup de pipes, vu que je n’ai plus un rond.

 

Ah, ça ferait une femme plus du tout sage, pour le coup ! Ça se réfléchit !

 

Il est tard. Demain, on retourne au bercail, c’est trop tard pour le rêve d’une vie. Cendrillon, t’as chié dans l’alcool !

 

♫ Le rêve d’une vie, c’est l’aaaaaaaaamourrrrr ♫[5]

Ta gueule.


[1] Samba de Bellini

[2] Elle ne va tout de même pas scruter les entrejambes, hein ! Quoique...

[3] Une note pour préciser que non, elle ne l’imagine pas gymnaste...

[4] Beaucoup de son fait. C’est un fait, c’est fait.

[5] Cendrillon.

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